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Culture & Animations

Le Printemps des Poètes fête ses 25 ans

mercredi 28 février 2024 à 15:21 | MAJ à 15:27

Le Printemps des Poètes revient pour sa 25e édition du 9 au 25 mars 2024. De nombreux sites participent, comme la Médiathèque communautaire de Sarreguemines.

Édito

Pour les 25 ans du Printemps des Poètes, quel emblème arrimer à la septième lettre de l’alphabet, dans l’écho de L’Ardeur, de La Beauté, du Courage, du Désir, de L’Éphémère ou des Frontières ?

Quel vocable de fière lignée, qui soit tout aussi déroutant, inspirant que vaste, à la fois doté d’un sens ascendant capable d’éveiller les voix hautes et valeureuses, mais lesté cependant d’injonctions brusquées, franches et quelques fois fatales ?

Ce sera donc La Grâce, avec son accent circonflexe qui hausse en un instant le ton. Autrement dit La Grâce dans tous ses états, du plus sublime à celui, brutal et définitif, qui foudroie sur le coup.De grâce implorent à jamais les amants des tragédies, alors que Joachim du Bellay décèle chez Marguerite de France cette grâce et douceur, et ce je ne sais quoi… Ce «  je ne sais quoi  » qui ne cessera, siècle après siècle, de changer de registre, d’appeler à la transcendance ou à la dissonance, jusqu’à Michel Houellebecq, maître du contre-pied : Dans l’abrutissement qui me tient lieu de grâce.Car La Grâce n’est pas que divine ou bénie, pas que gracieuse, évanescente ou mièvre, pas que céleste et inexprimable.Il y a bien sûr la bonne ou la mauvaise grâce rimbaldienne, la grâce consolante de Verlaine, la grâce charnelle d’Éros, la grâce d’union mystique, la grâce du cœur et de l’esprit de Max Jacob mort à Drancy, qu’a célébré Éluard. Il y a ce chant de grâce pour l’attente, et pour l’aube plus noire au cœur des althæas, qui chez Saint-John Perse, et ces fleurs de guimauve claires, amplifie à dessein le mystère. Mais il y a surtout cet état de grâce de la parole, et du corps tout entier, que connaissent les poètes autant que les athlètes ou les aventuriers.

Il est temps d’affûter nos âmes pour que la créativité, l’allégresse et la splendeur, comme on le disait des Trois Grâces de la mythologie, transcendent nos imaginaires et nos vies, quelles que soient les heures ténébreuses ou solaires.

Sophie Nauleau
 

À la Médiathèque de Sarreguemines

Rencontre : À quoi bon des poètes en temps de détresse ?

Samedi 23 mars de 17h30 à 18h45
Tous publics, dès 14 ans -  Entrée gratuite sur réservation au 03 87 28 60 80 ou à l’accueil de la médiathèque

A l’occasion du Printemps des Poètes, venez assister à une soirée consacrée à la poésie. Une rencontre aura lieu, développant une réflexion autour de l’utilité d’écrire et de lire des poèmes aujourd’hui : à quoi bon continuer de pratiquer la poésie quand le monde autour de nous semble se disloquer ? Comment a-t-elle perdu de son aura ? Quel avenir possible pour ce genre littéraire désormais si peu lu et si peu considéré ?

Si la poésie est dénigrée aujourd’hui, elle n’en reste pas moins, selon Erri de Luca, « une urgence de s’accrocher à un bord dans la tempête », c’est-à-dire un garde-fou contre le monde et ses attaques perpétuelles, ainsi qu’un moyen de prendre le temps, de trouver le calme et la paix ; mais aussi de se questionner et de remettre en cause cette paix et ce calme.

Cette intervention sera marquée par des lectures de grands poèmes de l’histoire littéraire ; elle est ouverte à quiconque ressent de la curiosité pour le fait poétique, voire le besoin irrépressible d’habiter poétiquement le monde.

En attendant, souvent il me paraît
Être mieux de dormir que d’être ainsi sans compagnon,
D’attendre ainsi dans l’impatience, et que faire, pourtant, que dire,
Je ne sais pas, et pour quoi faire, des poètes en temps de détresse ?
Mais toi, tu les compares aux saints prêtres du dieu du vin
Qui dans la sainte nuit allaient de pays en pays.

— Friedrich Hölderlin, « Pain et vin ».

 

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Le Printemps des Poètes 2024

 

 

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