"Des regards différents" c'est le projet de sensibilisation au handicap dans lequel se sont investis la Ville de Sarreguemines et plus de trente partenaires associatifs, sociaux et médico-sociaux en 2019 et avec comme partenaire principal le Festival International du film sur les Handicaps (FIFH). Si la crise du Covid-19 a freiné les rendez-vous dans les salles obscures, qu'à cela ne tienne ! La Ville et News Kids Sarreguemines surfent désormais sur le web et vous proposent un mag' en ligne. Le premier épisode est déjà disponible et les autres sont à suivre !
Handi-mag - Épisode 1 "Les handicaps Moteur"
Un premier épisode où Ginette INCORVAIA part à la rencontre de nombreux invités tels que Jean-Michel NIEDERLANDER, Président du Club de Tennis Handisport, Pietro LAMBRONI et Julien FLEUTOT, figure de l'handisport, représentants du club Handisport Est Mosellan, Suzanne BARBENSON, représentante APF France Handicap mais aussi enseignants, moniteurs, et jeunes en situation de handicap. L'occasion d'échanger et de recueillir des témoignages autour des handicaps moteur, du handisport et de l'intégration scolaire.
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Handi-mag - Épisode 0
Ginette INCORVAIA nous présente les différents types de handicap, répartis en quatre catégories. Quelle est la part de la population touchée par un handicap mental ? Qu'est-ce qu'un handicap invisible ? D'où proviennent ces handicaps ? Quelles associations peuvent venir en aide aux personnes en situation de handicap ? Toutes les réponses dans cet épisode !
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Le mot de Philippe Lefait - Président et parrain du FIFH
(article original : festival-international-du-film-sur-le-handicap.fr)
Philippe LEFAIT s'exprime sur le FIFH - Clin d'oeil à l'édition 2019 à Sarreguemines, saurez-vous y reconnaître votre salle de cinéma préférée ?
Le singulier pluriel
En situation de handicap… dans le futur est un recueil récemment publié de nouvelles d’anticipation. J’en souligne deux phrases : « Je vais vous raconter ce qu'endure Paul, mon meilleur ami, qui a eu la malchance de naître banal, c'est-à-dire non handicapé ». Et un peu plus loin : « Je ne suis handicapé qu'aux yeux de ceux qui le croient »…
Pieds de nez… J’en retiens la portée, l’humour et la distance et je m’arrête sur un mot qui se promène à bas bruit dans ma vie. Le qualificatif handicapé dit une particularité de la personne. Il donne des droits, crée des solidarités, fédère l’attention des aidants. Toujours, il interroge. Il peut être inscrit dans les lois qui compensent un hors la norme. Il attire parfois les regards et suscite de dommageables apitoiements. Il fait instinctivement préférer une prétendue normalité. Mais il n’essentialisera jamais.
Au jeu des mots, je privilégierai toujours l’idée de singularité. Ce vocable-là est beau comme la qualité de son universel. Il est essentiellement pluriel parce que nous sommes tous singuliers et que « Je ne suis handicapé qu'aux yeux de ceux qui le croient »…
Nous sommes aujourd’hui entrés dans une période de temps particulièrement incertains et handicapés - c’est selon… et vieux comme l’humain… et j’en passe - par le terrorisme, le racisme, la misère, les deux degrés supplémentaires, la suffisance des dominants, la bêtise politicienne ou les égoïsmes forcenés et les haines recuites.
Toujours y accueillir le singulier pluriel, c’est se permettre de comprendre l’autre, de lui laisser sa place, d’accepter les métissages. À tout le moins de continuer à réfléchir à une communauté de chemin fragilisée par un totalitarisme de l’individuel. Ceci n’étant jamais exclusif des luttes nécessaires à l’éradication de la connerie, de la bêtise et de l’horreur. La Méditerranée est aussi un cimetière.
À l’heure de la disparition de l’ours polaire et d’une densité plastique inégalée des mers et des océans ; à l’heure et demi des inégalités exponentielles, de l’intelligence artificielle qui facilite aussi la reconnaissance faciale et corporelle, il peut être temps de repenser un encore vivre ensemble déjà largement abîmé par une humanité prédatrice. Comme disait en 2018, la singulière et radicale Greta Thunberg : « Je pense qu’à bien des égards, nous, autistes, sommes normaux, et le reste des gens sont franchement étranges, surtout quand tout le monde répète que le changement climatique est le problème le plus important de tous mais continue de se comporter comme si de rien n'était ».
Philippe Lefait