Du 13 au 19 janvier, l'artiste sarregueminoise Alexandra Staebel installe sa nouvelle exposition "À quelle distance sommes-nous des Lumières" dans le Hall d'honneur de l'Hôtel de Ville.
L'Hôtel de Ville est un lieu qu’elle retrouve puisque l’artiste sarregueminoise y a exposé en novembre 2022 des tableaux, dessins et montages sur le thème de l’eau.
Cette année, Alexandra Staebel s’est intéressée à la physique et à l’astronomie, interpellée par une émission de radio du philosophe et physicien Etienne Klein. À partir de photos prises par les satellites Webb et Hubble, représentant des planètes chacune singulière mais toutes composées des mêmes atomes, l’artiste a créé une série de dessins disposés sur deux lignes de douze tables, où des couleurs, des fragments, des éléments, ondulent et se mélangent, trouvant sur la feuille un espace ou le ciel, la terre et le talent s’entremêlent.
Par un saut créatif, l’artiste passe de la lumière qui émane de ces planètes à l’esprit des Lumières hérité des philosophes. Ainsi, on peut retrouver, accrochés aux murs de la salle d’honneur, des études élaborées à partir des textes de cette époque ou encore d’après des peintures du XVIIIème siècle. Une expression plus contemporaine exprime des préoccupations actuelles où personnages, pensées et abstractions tentent de traduire, en quelque chose de cohérent, les distances multiples de nos visions et de nos besoins.
L’exposition pose finalement cette question : comment l’être humain s’adapte-t-il à l’espace ? Elle s’empare des sujets existentiels auxquels les philosophes des Lumières ont cherché à apporter des réponses, et présente des oeuvres belles, qui restent dans une expression optimiste.
Note d'intention de l'artiste
Nous autres les humains, nous sommes tous consignés dans un contexte particulier. Ce contexte, c’est notre planète, la Terre, son environnement proche, et le ciel tel que nous le voyons d’ici-bas. Et nous sommes portés à croire qu’il constitue la bonne référence pour penser, raisonner, découvrir, comprendre. Qu’il contient en somme tous les ingrédients nécessaires et suffisants pour identifier les lois du monde, celles qui semblent les plus ''naturelles'' . Or, les lois physiques, les ''vraies'', celles qui valent universellement, ne relèvent pas seulement d’une bureaucratie des apparences, ou d’une connivence empathique avec les choses. Elles sont parfois assez différentes de celles que nous déduisons du spectacle que le monde nous offre spontanément, ou même de notre ressenti physique. De là vient qu’elles peuvent nous paraître si étranges, si étrangères, si contre-intuitives.
Dès lors, comment rendre compte de ces lois de façon compréhensible ? Avec quels mots, quels gestes, quels matériaux raconter le comportement des particules élémentaires, du vide quantique, des trous noirs, de la structure souple de l’espace-temps...
Après avoir exploré pour son exposition « À la source des souvenirs » en 2022 plusieurs modalités, formes, qualités, de ce qui a rendu la vie possible sur notre planète et constitue 70% de notre corps: l’eau, Alexandra Staebel nous convie, de façon très personnelle, à la table des mouvements planétaires, en ayant « la tête dans les étoiles » tout en gardant « les pieds sur Terre », et vice et versa.
À propos d'Alexandra Staebel
Née en 1962 à Sarreguemines, Alexandra Staebel a développé dès l’enfance des dons artistiques remarqués par ses proches. C’est tout naturellement qu’elle a poursuivi ses études dans ce domaine, en entrant à l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg, dont elle est sortie diplômée en 1986. Après avoir complété son cursus par l’histoire des arts et la psychologie, elle a travaillé comme graphiste conceptrice pour des missions culturelles, le commerce et l'édition .
De 1994 à 2005, Alexandra Staebel a géré l’Atelier, école d’arts plastiques qu’elle a créé à Strasbourg, où elle a enseigné à des élèves âgés de 3 à 80 ans, et où son association a accueilli intervenants et conférenciers. Professeure d’arts plastiques contractuelle en collège à partir de 2007, elle accorde une place prépondérante à la transmission des savoirs, à côté de la production d’oeuvres artistiques et de l'activité citoyenne. L'exposition « À la source de souvenirs » est sa première exposition publique à Sarreguemines, sa ville natale, où elle est revenue vivre depuis une quinzaine d’années. En plus de montrer son travail artistique l’exposition a pour but de créer une rencontre avec la population locale qui pourrait déboucher sur la création de cours ou d’une petite école d’art dans la cité faïencière.
Infos pratiques
À découvrir gratuitement du lundi 13 au dimanche 19 janvier 2025 de 10h à 18h
Hall d'honneur de l'Hôtel de Ville